La République centrafricaine : une situation désastreuse

Publié le : , par  Danielle

La Centrafrique occupe la 180e place sur 186 dans le classement de l’IDH (Indicateur de développement humain - Rapport PNUD 2013), et 70% de ses habitants survivent dans une extrême pauvreté. Un pays en proie à la pauvreté, à l’instabilité et aux conflits, quasiment sans routes, sans hôpitaux, sans écoles, sans eau potable, dont l’espérance de vie reste dramatiquement bloquée à 44 ans… Et pourtant ce pays a de nombreuses ressources naturelles – mines d’or, de diamants, de mercure, d’uranium, de fer, tabac, coton, et une forêt de 3,8 millions d’hectares aux essences précieuses.

Pour rappel, la Centrafrique est une ancienne colonie française et depuis la décolonisation, la présence de la France est restée prégnante dans tous les rouages de fonctionnement du pays. Aujourd’hui encore, les entreprises françaises participent massivement à l’exploitation des richesses centrafricaines : Bolloré pour la logistique et le transport fluvial, Castel dans le marché de la boisson et du sucre, CFAO (Compagnie française de l’Afrique occidentale) dans le commerce des voitures, Total contrôle le stockage et la commercialisation du pétrole, et France Telecom est pour sa part de plus en plus présent.

Depuis le début décembre 2013 a débuté en Centrafrique une intervention militaire française. Aujourd’hui, un mois après le début de l’intervention, la situation reste explosive, et la sécurité est loin d’être rétablie. De nombreuses voix s’élèvent pour s’interroger sur cette intervention. Aminata Traoré, ex-ministre malienne de la Culture est pour sa part très critique : « ni la France ni les puissances occidentales ne semblent vouloir voir que les interventions armées ne font qu’apporter des solutions militaires à court terme à des problèmes sociaux et économiques plus anciens et plus profonds. Comment ne pas voir que trois décennies de médecine libérale imposée par le FMI ont jeté dans les bras des intégristes des centaines de jeunes désespérés et sans avenir ? »

Pour aider ce peuple en danger et ce pays en proie au chaos et à un manque total de gouvernance et de démocratie, il revient aux Africains et à toute la communauté internationale de se mobiliser pour la mise en place rapide d’une véritable force internationale de maintien de la paix. Au-delà de ce rétablissement de la paix civile, il est nécessaire de mettre sur pied des partenariats équitables et durables, d’obtenir enfin l’annulation définitive de la dette injuste des pays africains, et plus que jamais urgent de soutenir les forces sociales et associatives centrafricaines.

Pour mieux comprendre l’évolution de la situation
Ritimo : La République centrafricaine : un pouvoir sous tutelle
La Croix : dossier "Centrafrique"

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