Ces chroniques parlent avant tout d’amour. L’amour entre Golo et Dibou et l’amour qu’ils éprouvent pour le village de Gournah et ses habitants. L’histoire nous raconte la vie de ce village, situé face à Louxor, le tourisme vu par la population très pauvre qui considère la proximité des sites pharaoniques uniquement comme une opportunité de quémander un dollar aux touristes de passage, et n’a pour la plupart jamais visité une tombe. Gournah, c’est aussi un lieu de vie un peu bohème, qui accueille des personnages hauts en couleur dans un mélange réussi de genres.
Mais malheureusement, Gournah est bâti sur sur les vestiges du village des artisans qui ont construit les monuments alentour, et le site est convoité par les archéologues. Les chroniques de la nécropole parlent aussi de destruction et racontent comment les autorités égyptiennes vont décider la mort du village, le déplacement de ses habitants à quelques kilomètres dans des maisons en béton totalement inadaptées au climat de la région, et détruire les maigres cultures des Gournawis, au mépris complet des droits humains et de la dignité. Les chroniques de la nécropole décrivent également les efforts de Dibou pour proposer un atelier aux enfants du village, déscolarisés pour la majorité d’entre eux, et les éveiller à la création et à la culture.
Mélange de bande dessinée, de photos et d’extraits de journal personnel, Chroniques de la nécropole est un témoignage vivant et émouvant de la disparition d’un lieu de vie au nom de la préservation d’un site destiné à l’industrie du tourisme.
Très agréable, parfois poétique, ce livre est à lire et à méditer avant de partir faire du tourisme durant l’été.....
Chroniques de la Nécropole, Futuropolis, mai 2010