Nouveautés de mai 2018

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De la servitude volontaire
Étienne DE LA BOETIE, présenté par Miguel BENASAYAG, suivi d’un entretien avec Cornélius CASTORIADIS ; le passager clandestin, 2010.
Ce pamphlet politique écrit vers 1548 par La Boétie, qui a alors 18 ans, met un bémol à l’humanisme de ses contemporains qui imaginent l’humanité future s’affranchissant de toute soumission ; lui, au contraire, rappelle avec ce traité que les tyrannies reposent largement sur la passivité de leurs sujets.Un demi-millénaire plus tard, Miguel Benasayag, psychanalyste, philosophe, replace les propos de La Boétie à notre époque, dans un entretien titré "Résister dans une époque obscure" Ne sommes- nous pas, nous-même, asservis par toute sorte de tyrannie : consommations, addictions, élections.... ? Le livre se termine par un entretien avec Castoriadis, réalisé en 1994, qui revient sur les notions de conformisme et de déterminisme social.

Le Problème avec les femmes
Jacky FLEMING ; Dargaud, 2017.
Avec des dessins drolatiques et un humour second degré, l’anglaise Jacky Fleming met à mal les principes et idées reçues qui ont confiné, pendant des siècles, les femmes dans leur rôle de ménagères, mères et objet du désir masculin. Elle réhabilite avec ironie toutes ces femmes d’exception dénigrées par de grands hommes (Freud, Schopenhauer...) et oubliées dans les poubelles de l’histoire : Marie de Shurman, Mary Ball, la marquise du Châtelet...Ce livre a reçu le prix humour-Artemisia de la BD en 2017.

Les aventuriers de la finance perdue , le procès de la finance internationale
Christian CHAVAGNEUX (texte) ; JAMES (illustrations) ; Casterman, 2016.
Décryptage par l’économiste Christian Chavagneux (Alternatives Économiques, France Inter) et le dessinateur James (Regards, La Revue dessinée) des méandres de la finance internationale. Le rôle des banques dans les grandes crise économiques (subprimes en 2007, crise financière en 2008, crise de la zone Euro à partir de 2010), le rôle des états au niveau international, de la commission européenne et, au bout de ces crises, le citoyen qui en est la victime ( les états doivent payer pour renflouer les banques, l’austérité est imposée aux peuples...) ...tout cela raconté avec pédagogie grâce à un jeu de miroir entre les explications du spécialiste économique et les clins d’œil humoristiques du dessinateur.

les journalistes nous cachent_ils des choses ?, 30 questions sur la presse et les médias
David GROISON et Pierangélique SCHOULER (texte) ; Ronan BADEL (illustrations) ; ACTES SUD junior, 2017.
Les auteurs répondent, avec clarté et précision, aux questions sur la presse, glanées auprès de jeunes de France et de Turquie (comment les journalistes trouvent-ils leurs infos ? Les journalistes sont-ils indépendants ? Les journalistes sont-ils de gauche ? ...). Au fil des réponses, la compréhension du fonctionnement des médias, aidera le lecteur de ce petit livre à se repérer parmi le flux des infos reçues et à devenir un citoyen bien informé, tout en acquérant un esprit critique ! Illustré de croquis décalés caricaturant le propos, ce livre est à lire à tout âge.

La cage dorée
Shirin EBADI ; Archipoche, 2010.
A Téhéran, Shirin et Pari sont amies ; leurs deux familles se fréquentent lors de réunions joyeuses ; mais les jours heureux s’éloigneront de plus en plus avec la destitution de Mossadegh (premier ministre qui organisa la nationalisation du pétrole iranien) le 19 août 1953, puis, quelques années plus tard, la chute du shah et l’avènement de la république islamique en 1979. A travers le destin dramatique de Pari et de ses 3 frères, qui, ayant choisi des engagements politiques opposés, se déchirent, Shirin Ebadi nous livre une parabole de la société iranienne contemporaine. Elle fut la première présidente du tribunal de grande instance de Téhéran jusqu’à la révolution de 1979, devint une combattante contre le régime, dénonçant les exactions de celui-ci et obtint le prix Nobel de la paix en 2003.

La bibliothèque, c’est ma maison et autres histoires
Ouvrage collectif ; Éditions Quart Monde, 2017.
"les pauvres sont des profiteurs et des voleurs", "les roms ne veulent pas s’intégrer", "les pauvres n’ont pas besoin de culture"...3 scénaristes, rejoints par 9 illustrateurs, ont mêlé leur talent pour créer, dans des styles différents, des histoires drôles, dramatiques, poétiques, de science- fiction. Ces dix récits déconstruisent les préjugés sur les personnes en précarité et nous mettent en garde : "Stop aux idées fausses sur les pauvres et la pauvreté" .

Urgence antiraciste
Collectif ; Ed du Croquant, mars 2017.
Cet essai a pour objectif de faciliter le dialogue entre les forces sociales, militantes et citoyennes attachées à l’égalité des droits, quelle que soit leur origine, leur couleur ou leur religion. Les auteur-e-s soulignent, entre autres, l’importance de s’attaquer « tout à la fois aux racismes, au sexisme et à la domination socio-économique », de lutter « contre tous les fondamentalismes et extrémismes réactionnels ». Elles et ils parlent de la laïcité, « en tant qu’affirmation de la volonté de vivre ensemble en intégrant les différences culturelles entre les citoyen-nes » ; nous invitent à « penser la place du racisme dans le monde néolibéral, pour récuser toute opposition entre questions sociale et raciale, sans pour autant réduire la seconde à la première »
Publié avec le soutien d’Attac France et d’Attac Togo, du Cedetim, du Cran, de la Fondation Fanon, du FUIQP, de Sang pour Sans, de Sortir du colonialisme… ce livre nous propose des pistes de discussion .

Une jeunesse africaine en quête de changement
Collectif ; Ed GRIP, février 2017.
Ce livre dresse le portrait de quatre mouvements : Y’en a marre (Sénégal), Le Balai citoyen (Burkina Faso), Filimbi et LUCHA (RD Congo). Quel est le contexte qui les a vu éclore ? S’inscrivent-ils dans une trajectoire d’engagement plus ancienne ? En quoi s’inspirent-ils de certaines figures historiques comme Lumumba, Sankara ou encore Amílcar Cabral et Mandela ? Quels rapports ces éveilleurs de consciences entretiennent-ils avec la classe politique ? Quelles sont les valeurs et la vision qui les animent ? Qu’en est-il des modes d’organisation et de leur financement ? Les auteurs s’efforcent de répondre à toutes ces questions tout en nous faisant découvrir une jeunesse indignée, en colère, mais debout, prête à s’engager pour une société plus juste, plus démocratique...

Planète migrants
Sophie LAMOUREUX . Amélie FONTAINE . ACTES SUD junior, mai 2016.
Collège.
Depuis la fin du XXe siècle, le nombre de migrations a explosé. Aujourd’hui, on estime qu’un humain sur trente a quitté son pays de naissance. Ce livre clair et précis propose un rappel historique de ce phénomène, et détaille habilement les questions et enjeux actuels auxquels les pays développés doivent répondre. Après des définitions, des explications sur le pourquoi des migrations les auteurs prennent un certain soin à présenter toutes les facettes des questions posées, évoquant le déracinement douloureux des migrants mais faisant aussi remarquer que critiquer le multiculturalisme est un tabou.
La partie historique remonte jusqu’à la Préhistoire, abordant l’esclavage, la colonisation, les Etats-Nations, et surtout retraçant la toute fin du XIXème siècle et le XXème siècle, entre l’Amérique et l’Europe. Les derniers chapitres traitent de la France, posant la question qui fâche encore : « Comment devient-on français ? ».

Le meilleur reste à venir
Sefi ATTA ; ACTES SUD, janvier 2009.
Nigéria, deux jeunes filles puis deux femmes qui, du début des années 1970 au milieu des années 1990, veulent échapper à l’enfermement d’une société oppressive et machiste. Elevées dans des familles aisées, elles doivent néanmoins lutter pour faire avancer les droits des femmes face au droit ancestral qui rend l’allégeance aux hommes et aux pères incontournable. Elles paieront parfois chèrement cette soif d’émancipation.
Sefi Atta nous offre un roman initiatique, traversant plusieurs décennies d’une Afrique répètant inlassablement les mêmes erreurs. Elle donne une image peu optimisme d’un continent gangrené par la corruption et l’arrivisme de ses dirigeants.

Otoktonia ; nous peuples de la terre
adultes et à partir de 9 ans ,3 à 5 joueurs,30 à 60 mn
Jeu coopératif proposé par la fondation France Libertés & l’association « Les petits citoyens ».
Otoktonia est un jeu de société coopératif dans lequel les joueurs tentent, ensemble, de sauver la Terre et ses habitants face à de nombreuses menaces telles que la destruction des forêts, le changement climatique, l’agriculture intensive…
"Partez à la rencontre de peuples autochtones (les Munduruku du Brésil, les Mentawai d’Indonésie, les Pygmées d’Afrique centrale…) et faites équipe avec eux pour déjouer les menaces, notamment grâce à leurs savoirs traditionnels. Ces savoirs renvoient à des usages, des coutumes, des pratiques, des traditions autochtones. Ils sont vos pouvoirs pour sauver la Terre et ses habitants."
Le jeu place les participants dans une démarche d’ouverture vers l’autre, de découverte et de respect.

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