Alors que la célèbre poupée Barbie fête cette année ses 65 ans, ActionAid a enquêté dans une usine Mattel pour confronter le discours émancipateur de la marque au quotidien de celles qui fabriquent ses poupées. Les conclusions de l’enquête, pourtant menée en dehors du pic de production de fin d’année, sont accablantes...
Des conditions de travail éprouvantes, un harcèlement incessant
En 2019 puis en 2020, les enquêtes "infiltrées" menées dans deux usines chinoises ont mis en lumière des conditions de travail éprouvantes, avec des journées de travail de 10 heures, quasiment sans interruption. Elles ont aussi montré que les ouvrières ne sont plus majoritaires sur les chaînes de production, et qu’elles subissent couramment les insultes, propos et gestes déplacés de leurs collègues, en toute impunité !
Interpellée par des milliers de personnes sur la banalisation du harcèlement sexuel et des humiliations dans ses usines, le groupe Mattel a indiqué qu’il prenait nos informations au sérieux, et lançait des "audits sociaux"... avec quels résultats ?
Cette année, alors que le succès mondial du film "Barbie" s’est accompagné d’une explosion des ventes, ActionAid a décidé de vérifier sur place si Mattel avait tenu compte de ses recommandations. L’enquête a été effectuée en début d’année 2024 par une personne qui s’est courageusement fait engager dans l’usine chinoise où sont produites les fameuses poupées.
Malheureusement, cette nouvelle enquête confirme que rien n’a changé !
À son arrivée, la personne qui a enquêté dans l’usine a bien été informée – en anglais ! – que le harcèlement sexuel n’est pas toléré... mais elle a constaté que les ouvrières n’osent pas se plaindre des insultes quotidiennes, des commentaires sur leur physique, voire du harcèlement sexuel qu’elles subissent...
Logées dans des dortoirs où certains de leurs collègues n’hésitent pas à rôder, voire à les siffler, les ouvrières ne se sentent pas en sécurité. Et l’affichage d’un numéro de téléphone sur une petite affiche ne suffira pas à enrayer ce fléau.
ActionAid demande de vraies mesures !
Les ouvrières de Mattel ne pourront pas travailler sereinement tant que leurs collègues pourront se permettre, en toute impunité, de les humilier voire de les agresser. Pour devenir vraiment la "meilleure entreprise où travailler pour les femmes", comme elle le clame sur son site internet, Mattel doit revoir l’organisation du travail dans ses usines.
Une pétition adressée à deux directrices de Mattel en Europe pour demander qu’un vrai changement soit amorcé pour améliorer les conditions de travail des personnes qui produisent les poupées Barbie.
Lire l’article complet sur le site d’ActionAid
Les documents concernant cette campagne sont disponibles au CRECSI, n’hésitez pas à vous venir nous rencontrer !