Trois axes pour caractériser l’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale
- Il s’agit d’une démarche éducative de long terme valorisant l’intelligence collective
- Une démarche porteuse d’une vision de la solidarité internationale juste et valorisant la diversité culturelle
- Une démarche favorable à une citoyenneté active, moteur de transformation sociale.
Une pédagogie outillée et nourrie par l’éducation populaire
Les méthodologies de l’ECSI trouvent leurs fondements dans l’éducation populaire, née au 19e siècle au sein des mouvements ouvriers, et dans la pédagogie de l’opprimé·e née en Amérique du Sud. Le Brésilien Paulo Freire, à qui l’on doit cette dernière, remettait alors en cause les principes d’une éducation descendante, dans laquelle l’apprenant·e ne serait que le·la récepteur·rice du savoir de l’enseignant·e. Sa démarche peut être considérée comme révolutionnaire à bien des égards car elle vise l’auto-formation de populations peu alphabétisées, en leur faisant pratiquer l’échange, la recherche, la lecture afin de mieux comprendre l’histoire et les enjeux complexes mondiaux.
Démarche pédagogique de l’ECSI : de l’information à l’action
Les démarches d’ECSI visent à questionner des conceptions du réel, des pratiques, en vue d’un changement dans la société. On pourrait identifier trois étapes dans la démarche ECSI, un triptyque souvent résumé ainsi : informer, comprendre et agir.
Informer. La première étape est essentielle : afin de provoquer l’engagement il faut donner accès à des informations plurielles, issues de sources diversifiées nécessaires pour alimenter l’esprit critique des personnes. En effet, il s’agit de participer à la transmission d’informations que chaque individu est invité à s’approprier. L’information provoque le questionnement, elle contribue à éveiller l’ouverture et la curiosité des participant·es. Dans toute démarche d’ECSI, l’accent est mis sur l’accès à une information de qualité, fiable et diversifiée.
Comprendre. La deuxième étape vise à rendre intelligibles des enjeux souvent complexes. Il ne s’agit pas par exemple d’observer les migrations en étudiant simplement les points de départ et d’arrivée des réfugié·es, mais d’en rechercher aussi les causes. L’ECSI fait appel à la « pédagogie systémique » [5] : celle-ci implique de comprendre à la fois les éléments de la réalité observée, mais également leurs interactions et interdépendances. Ainsi, si l’objectif est d’amener les participant·es à comprendre des enjeux complexes, cela ne passera jamais par une simplification de la réalité, mais au contraire par une modélisation la plus complète possible du système : seront ainsi identifié·es les différent·es acteur·rices en jeu, la diversité des points de vue, des intérêts, les facteurs d’influence, etc.
Agir. La troisième étape est celle de l’émancipation et du passage à l’action : en réévaluant les représentations en présence, nos pratiques sont remises en cause, aussi bien à l’échelle individuelle que collective. Si la compréhension d’enjeux mondiaux est nécessaire dans le processus d’éducation, elle doit s’accompagner de cette phase de réaction, indispensable pour ne pas tomber dans la frustration ou le découragement des participant·es. L’ECSI intègre donc dans son approche pédagogique la recherche d’alternatives, permettant aux personnes sensibilisées de se mobiliser.